lundi 5 novembre 2007

GRATUITE DE L’APPRENTISSAGE ET INDEPENDANCE SYNDICALE

GRATUITE DE L’APPRENTISSAGE ET INDEPENDANCE SYNDICALE.
Clair comme de l’eau de roche ! Le contrat d’apprentissage doit être gratuit. Exploités parmi les exploités, les apprentis, dont les conditions de travail relèvent parfois d’un autre siècle, seraient-ils des « sous-salariés », victimes de l’indifférence, voire du mépris de certaine face aux intérêts supérieurs de notre syndicat ? Je ne peux pas le croire. Je ne peux imaginer que l’on puisse abandonner les faibles parmi les faibles. Je suis fier que notre syndicat se soit emparé (sur l’impulsion et la détermination de notre camarade Yannis PARASKEVAIDIS) d’un combat novateur et difficile, celui du respect des droits des apprentis. Souvent employés par de petites structures artisanales, dans lesquelles les syndiqués font figure d’extraterrestre et où les droits des salariés font rigoler les patrons, les apprentis sont les plus mal lotis des travailleurs. Horaires dépassés, heures sup. non payées, sécurité négligée, tutorat inexistant, salaire de misère, sont le lot quotidien des apprentis. Au prétexte que le métier doit rentrer, et que d’autres avant eux ont vécu la même galère (leur patron notamment, souvent ex-apprenti) les apprentis ne devraient pas trop se plaindre ! Au-delà du seul problème des apprentis, la gratuité du contrat d’apprentissage, pose la question du respect du code du travail. À l’heure où le MEDEF rêve de prendre des libertés avec celui-ci, nous devons être vigilants, et chasser la moindre dérive. Il est donc inacceptable de permettre (sous quelque forme que ce soit) que l’exécution du contrat d’apprentissage soit soumise à une « participation » du salarié, pour des frais dont la nature approximative est plus que discutable… Mais pourquoi donc ces frais posent-ils problème ? Les Centre de formation d’Apprentis sont financés en quasi-totalité par les Conseils régionaux. Presque tous de gauche rappelez-vous. Si l’on supprime ces « participations » ce sera à ces structures de compléter le financement des CFA pour équilibrer un budget, qui par ailleurs est souvent déficitaire. Rapportées au nombre d’apprentis, les sommes sont colossales. Ceci explique la nervosité de certaines régions. Par ailleurs, il est intéressant de noter que certaines de nos structures syndicales reçoivent l’appui bienveillant (direct ou « indirect ») de ces Conseils régionaux. On peut même dire que certaines institutions syndicales ne pourraient pas vivre sans cet appui. Quand arrêterons nous de nous cacher derrière notre petit doigt ? Ce mode de fonctionnement nous prive de notre liberté et de notre indépendance. Il nous rend redevables et nous condamne à être les obligés de nos appuis. Consciemment ou non, il est difficile de mordre la main qui vous nourrit. Sommes nous capables aujourd’hui, à tous les niveaux de l’action syndicale, d’assumer la critique d’institutions bien disposées vis-à-vis de nous ? Sommes-nous prêts à perdre ces appuis pour faire notre devoir de syndicalistes, au risque de nous affaiblir par ailleurs ? Pour moi, la réponse est évidente. Il s’agit là autant de la gratuité de l’apprentissage, que de la « gratuité » du syndicalisme. Si nous devions dans cette affaire, sacrifier la justice et le droit au profit de quelques appuis fraternels, nous perdrions bien plus qu’une bataille. Nous perdrions la foi.
RB

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